
Souvent étonnante, voir "boudée" car incomprise ou la trouvant sans intérêt, l'optimalisation "dite" +1.33 parait pour beaucoup mystérieuse et rarement expliquée et comprise même par des photographes "abonnés" à l'utiliser régulièrement.
Important : cette optimisation n'est possible que pour une mesure incidente au flashmètre ou posemètre externe.
Optimiser l'exposition c'est exposer afin d'avoir un maximum d'informations sans que les parties les plus claires de l'image soient saturées. On considère une surface blanche, ou vu comme blanche, une surface qui a un albédo de 0.8 à 0.85. C'est effectivement le cas d'une feuille blanche matte.
Postulat : on considère que aucun élément de la scène a un albédo ne dépassant 0.85 et que aucune source est présente, même "cachée" derrière un élément semi-transparent
(voilage, nuage...).
Dans la nature, seule la neige ou des surfaces semi-spéculaires auront un albédo supérieure à 0.85. Un miroir a un coefficient de réflexion de 90% à 92%, la couche est en aluminium
poli et 95% pour une argenture (et pas 99.99% comme on peut parfois lire dans certains ouvrages même si il existe en effet des miroirs avec un tel coefficient comme les miroirs
diélectriques mais ce sont des instruments de laboratoire).
Le tableau ci-dessous donne des indications d'albédo pour des éléments naturels courants.

L'indice de lumination est :
Ev = (LogE2-LogE1)/Log2
On a une charte 18% qui est échantillonnée à 1400 (E2) selon l'exposition au flashmètre. Cette charte, je le rappelle, donnera un ton moyen d'une luminosité à 50%, un pic au milieu sur votre histogramme.
Nous considérons une feuille blanche neutre (fond de papier white de la marque BD) comme élément le plus blanc pouvant exister pour une scène courante.
La feuille est échantillonnée à 8.5K (8500 =E1) pour le canal vert, 6K pour le bleu et plus de 5K pour le rouge pour un capteur 14 bits soit 16K de niveaux (16384, nous arrondirons à16000, soit 16K). Nous pouvons le voir par l'analyse ci-dessous (8479 et 8552 pour les deux canaux verts lorsqu'on pointe sur la feuille). L'objectif utilisé est un 85 1.4 AFS G Nikon sur Z7.
On comprend qu'on a intérêt à mettre la partie blanche à l’extrême de l’échantillonnage.
De combien doit-on exposer pour que ce blanc soit à un niveau proche de 16k ?
Ev est l'indice de lumination, un Ev = 1 = 1 IL ou 1 fstop.
Ev = (log E2-Log E1)/log2
Ev = (Log16000-Log8500)/log2
Ev = 0.91 pour le canal vert.
On admettra qu'un blanc peut avoir un de ses canaux (le vert) saturé et n'engendra pas une dérive colorimétrique visible, rappelons qu'on est sur un blanc "presque pur" sur l'image (sachant aussi
que rares sont les surfaces d'un tel albédo dans la nature).
Prenons le canal bleu qui est à 6K.
(Log16000-log6000)/Log2 = 1.44 soit en arrondissant + 1IL 1/3 ou +1.33.
Rien de bien compliqué donc, décaler l'exposition par rapport à l'indication de la cellule externe d'une valeur correspondant au calcul ci-dessus permet d'avoir les parties les plus blanches à la limite de la capacité des photosites du capteur. Par conséquence, vous aurez aussi un maximum de nuances dans les tons moyens et les basses lumières (les ombres et parties sombres à faible albedo) avec de la "matière" en "s’éloignant" du bruit numérique.
Prêt-à-porter :
Des parties de vêtements à la texture satinée peuvent saturées sur deux des trois canaux et certains azurants utilisés peuvent engendrer aussi une saturation partielle sur quelques zones.
On peut évidement retrouver ces effets spéculaires sur certaines matières utilisées en nature morte.
Un article est consacré sur les dérives de l'optimisation +1.33.
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